France
October 4, 2023
Lors du salon Tech&Bio, qui s’est tenu à Bourg-lès-Valence les 20 et 21 septembre, Terres Inovia a partagé ses recommandations techniques sur les légumes secs bios aux agriculteurs et techniciens présents.
Pour développer la dynamique du bio chez les producteurs d’oléoprotéagineux, Terres Inovia se mobilise fortement lors des salons et événements de terrain. C’est pourquoi l’institut technique est partenaire de longue date du salon Tech&Bio.
Lors de ce salon, qui a réuni près de 20 000 visiteurs, en majorité agriculteurs et techniciens, Terres Inovia a organisé une conférence sur les légumes secs.
Le public venu nombreux pour la conférence de Terres Inovia sur les légumes secs - Crédits photos : L.Giles- Terres Inovia
Elargir les ressources génétiques pour améliorer la sélection variétale
A cette occasion, Claire Barbet Massin, chargée d’étude en génétique et légumineuses à graines de Terres Inovia, a mis en évidence les difficultés de sélection des variétés en légumes secs rencontrées par les sélectionneurs sur le plan technique (dans les croisements), mais aussi au niveau du temps -il faut 7 à 10 ans pour développer une nouvelle variété entre la semence de recherche et sa multiplication avant sa commercialisation- et de la logistique (l’accès à la ressource génétique peut être limité). C’est sur ce dernier point que Terres Inovia s’engage, au travers d’un nouveau partenariat de trois ans avec les sélectionneurs et l’ICARDA (centre international de recherche agricole dans les zones arides) afin d’élargir la base génétique travaillée par les acteurs de la sélection pour accélérer le progrès génétique.
En savoir plus sur le partenariat avec l'ICARDA
Visionnez l'intervention de Claire Barbet-Massin
Terres Inovia est également engagé dans des projets à l’échelle européenne, comme INCREASE ou BELIS.
En examinant l'état des ressources phyto-génétiques de quatre légumineuses alimentaires européennes traditionnelles importantes (pois chiche, haricot commun, lentille et lupin), le projet INCREASE vise à développer des outils et des méthodes pour favoriser la biodiversité agricole en Europe. Il sera doté d’un budget de 7 millions d'euros du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne.
Autre projet européen, Belis a débuté le 1er octobre 2023 pour cinq ans. Il vise à accroître la compétitivité de la sélection des légumineuses en Europe, en améliorant les outils et méthodes mis à disposition des sélectionneurs, ainsi que les modes de gouvernance et organisation des filières de légumineuses.
De nouvelles références en lentille et pois chiche bio
Après cette mise en perspective sur le critère de la sélection variétale, Olwen Thibaud, conseillère en agriculture biologique de la Chambre d’Agriculture de l’Isère, a présenté un focus technique sur la lentille et le pois chiche en présentant les résultats et références acquises lors du projet PEPIT LEGSEC AURA, qui a duré 3 ans et qui s’est terminé fin 2022.
Pour plus de détails, découvrez les fiches et les synthèses issues du projet en pièces jointes.
Enfin, la conférence s’est clôturée en abordant le contexte de production et l’utilisation du pois chiche et de la lentille en France, présentés par Claire Ortega, chargée de mission à l’Interprofession des huiles et protéines végétale Terres Univia.
Une baisse de surfaces, et donc de production, a en effet été constatée sur ces deux légumes secs sur tous les bassins de production depuis 2019, principalement en raison d’aléas climatiques et de l’impact de ravageurs. Malgré cette production disparate, la balance commerciale est excédentaire pour le pois chiche, mais très déficitaire sur la lentille, d’où la nécessité de lever les verrous techniques et économiques permettant de développer les surfaces en France.
Crédits photos : L.Giles- Terres Inovia
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Soigner la densité et l’écartement pendant le semis
Les équipes de Terres Inovia ont animé un atelier sur la densité et l’écartement du pois chiche lors du salon Tech&Bio. En effet, optimiser son peuplement présente un intérêt si l’on veut augmenter le revenu généré par la culture et mieux gérer le salissement, mais aussi pour les cultures suivantes.
Plusieurs paramètres, comme le choix du type de semoir et l’écartement, vont avoir un impact sur la qualité de levée et le peuplement obtenu. En effet, le semoir monograine est conseillé par rapport à un semoir céréales car il permet de sécuriser l’implantation tout en assurant une levée plus rapide et homogène. En moyenne, sur deux essais dans le Sud-Ouest, les pertes de levées étaient réduites de 17% en faveur du semoir monograine. Ce résultat est particulièrement visible en conditions sèches (conditions de 2019).
Le semis à grand écartement présente l’avantage de gérer les adventices par binage, et pas seulement par hersage, il est donc plus efficace et le salissement est mieux contenu, sauf s’il est trop important où même la bineuse est inefficace.
Si l’on s’intéresse au rendement, on constate un effet beaucoup plus fort de la densité de semis que de l’écartement : le rendement est clairement lié au nombre de pieds par m². On observe un impact significatif sur le rendement dès lors que les peuplements atteignent 40 plantes/m². Augmenter la densité conduit à un gain net (par rapport à la densité la plus basse), que ce soit au semoir à céréale ou au semoir monograine. Mais attention toutefois, en cas de rendements relativement faibles, l’investissement dans une densité de semis plus élevée n’est plus forcément rentabilisé, que ce soit en filière longue ou en vente directe.
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